La femme adultère (Jean 8, 1-11).

Publié le 30 mars 2010, mise à jour le 24 mars 2010


Ma chère Claude,

Nous allons ensemble découvrir les arcanes cachées de ce texte.

Je redescendais au temple et souvent mes pas me faisaient emprunter ce passage que tu connais. Amen ma chère Claude, au temple il y avait toujours une foule immense qui m’attendait. Il y avait ceux qui me suivaient et écoutaient mes paroles, priaient avec moi et les autres, nombreux, les détracteurs, les hommes de loi, les tribuns, les scribes, les prêtres et leurs servants, une foule d’érudits et d’irréductibles. Souvent cela se terminait en algarade générale, seul mon mutisme et ma sérénité faisait tomber les passions et calmaient les esprits échauffés.

Soudain, cette femme qui faisait partie de ceux qui me suivaient amicalement, pleine de compassion à mon égard lorsque j’étais chahuté par cette foule ingrate, la voilà poussée par des bras vengeurs. Elle se tient debout éplorée, sans défense. Je la regarde droit dans les yeux, et je découvre qu’il n’y a aucun péché en elle ou si peu, mais quand mon regard se pose sur ses détracteurs, je découvre la grandeur de leurs péchés, ceux qui engluent les hommes, le péché d’orgueil, le mensonge, la haine et la convoitise. Il sont si noir que je m’assieds et je préfère contempler le sol. Amen.

Ma chère Claude, je reste là, assis sur le sol face à cette cohorte de révoltés et devant cette femme si seule. Sur le sol j’écris, je trace des choses qu’ils ne comprennent pas tout de suite. J’écris quelques mots à partir d’un texte d’Ezéchiel (CF Ezèchiel chap 16-52) qui parle de la vantardise des hommes de leur attitude honteuse face à la condition de la femme et l’horreur avec laquelle il la traite.

J’écris, j’efface, j’écris, j’efface et lorsque je prononce la phrase « Que celui d’entre-vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre… » ces hommes jaloux, imbus de leur supériorité sont étranglés par leurs péchés, aveuglés par leurs fautes. Ils me toisent, puis ils se retirent en murmurant, en laissant tomber leurs instruments de torture devant cette pauvre femme apeurée qui n’avait qu’un seul péché, l’amour donné à un autre homme que son mari.

L’amour n’est pas péché, l’adultère qui est sa conséquence est une faute, cette faute là est pardonnable et je la pardonne. Amen.

Ton Saint Jésus Christ, Seigneur, Roi de l’univers visible et invisible.


calle
calle
calle