Ma chère Claude,
Aujourd’hui je viens te parler de la chandeleur, la fête de la lumière pour vous ici-bas.
Comme le voulait la coutume, à peine sortie de couches, je me suis présentée avec l’enfant et Joseph mon époux pour établir ma purification. J’étais comme toutes les jeunes femmes de mon temps, intimidée, craintive car je devais affronter les grands prêtres qui célébraient avec faste ce rite. Après cela, je redevenais une autre créature que l’on pouvait regarder, toucher et à qui l’on pouvait adresser la parole.
Cette coutume essentielle à la vie normale d’un couple était souvent vécue comme une humiliation. Mais avec mon divin Fils dans les bras, et soutenue par mon époux, j’ai franchi l’étape dignement.
Cette fête nous concerne tous les trois car tous les trois, la Sainte Famille, étions dans l’auréole divine, mon roi sur mon sein et mon époux à mes côtés.
Jamais vous ne lui rendrez l’hommage qui lui est dû, jamais vous ne comprendrez l’importance de sa présence auprès de nous : sa femme et son enfant donné. Jamais vous ne mesurerez les sacrifices qu’il a acceptés avec droiture pour l’honneur de son Dieu. Joseph, mon époux, était mon bâton, mon bouclier, quand il est parti, trop tôt, nous l’avons tant pleuré, mais bien vite nous avons compris que les portes du paradis lui étaient grandes ouvertes.
Marie Sainte épouse de Joseph le bien élu. Amen