Césarée maritime (mardi 13 avril 2010).

Publié le 10 juin 2010


Mon fils je suis ta Très Sainte Mère trois fois vierge et trois fois sainte.

Hier vous avez parcouru ces routes qui jalonnent mon pays, vous en avez vu plus que moi qui n’ai jamais mis les pieds dans cette ville folle qu’était Césarée. Cette ville était la porte ouverte sur l’occident, mais c’était à ce que nous entendions dire une nouvelle Sodome ou Gomorrhe. Pour nous, juifs pieux, par cette ville portuaire entraient tous ceux qui venaient d’un monde tellement différent de notre monde oriental, ils apportaient aussi toutes les sources de perdition pour notre peuple. Mais l’histoire s’écrivait ainsi, il ne faut cependant pas tout rejeter car c’est bien aussi essentiellement par cette porte sur le monde extérieur que l’enseignement de mon Saint Fils a gagné les confins de la terre. Amen.

Et puis vous êtes venus à Nazareth, la ville où j’ai grandi et attendu dans la joie et l’angoisse que s’accomplisse l’annonce que j’avais reçue. Il faut que vous vous replaciez dans le contexte de mon époque. Etre la mère du Messie annoncé par les Prophètes était le souhait de toutes femmes en âge de se marier. Ce qui me bouleversait le plus était que moi, petite fille d’une famille modeste, soit choisie. Tous pensaient qu’il viendrait dans une grande famille riche qui pourrait l’aider à monter sur le trône et chasser l’occupant romain.

Pourtant, je n’ai pas douté, je ne me suis même pas posée la question des conséquences d’une grossesse alors que je n’avais pas encore rejoint la maison de mon époux. D’ailleurs, comment douter lorsque l’ange m’annonce que ma cousine allait enfanter dans son grand âge ? Non, j’ai suivi ce que mon cœur me dictait et spontanément j’ai accepté ce que mon Seigneur et mon Dieu me demandait de faire. Amen.

Mon fils, pour vous aujourd’hui la mission que mon Saint Fils vous demande d’accomplir est toute simple, vous tous qui croyez en Lui, il vous demande de vivre votre vie simplement en étant ses témoins et pas plus, mais crois-moi, cette mission est plus difficile que la mienne car moi j’ai mis au monde mon Seigneur et mon Dieu et j’ai eu le bonheur de le garder avec moi jusqu’au dernier jour de ma vie terrestre. Amen.

« Merci Très Sainte Mère, mais pourtant vous avez souffert avec Lui sa passion puis vous l’avez vu mourir sur la croix ! »

Oui mon fils, j’ai vécu des années terribles, car le suivant avec les autres femmes j’ai ressentis avec elles cette tension qui montait chaque jour d’avantage, mais toutes les souffrances que j’ai endurées sont comme les souffrances liées à l’enfantement qui disparaissent de notre souvenir au moment de la délivrance pour ne vivre enfin que la joie de tenir son enfant dans ses bras. Amen.

Aujourd’hui et depuis mon retour dans la maison du Père mon bonheur est sans faille car par les souffrances subies par mon Fils mourant j’ai aussi enfanté l’humanité toute entière et je vis avec chacun d’entre vous les joies et les peines de toute mère pour son enfant. Amen.


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  • 1er décembre 2014, par arnaud

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