Les Rameaux (Luc 19, 28-40).

Publié le 30 mars 2010, mise à jour le 1er mai 2010


Ma chère Claude,

Je me rendais au temple pour préparer avec mes amis la fête de Pâque, nous devions nous y retrouver quelques jours avant.

Les préparatifs étaient complexes, très rituels, il ne fallait rien oublier. Le trajet n’était pas long mais une foule m’attendait pour descendre à ma suite. Voyant l’ampleur que cela prenait, j’ai décidé de ne pas faire ce trajet à pied. Ainsi je serais plus libre de mes mouvements pour avancer. Je savais qu’un de mes amis possédait plusieurs animaux de bât. J’envoyais en chercher un, je m’installais sur cet animal peu farouche et la foule autour se mit à m’acclamer.

Mes amis me soutenaient, ils savaient que parmi ces gens j’étais en danger, et les romains appliquaient leurs lois et leurs sanctions facilement. Mes amis voulaient me protéger tout en me désignant respectueusement comme « un roi », pour qu’on me laisse passer sans encombre. Avec leurs couvertures et leurs étoles ils me traçaient la route, ils s’inclinaient à mon passage pour bien signifier que j’étais pour eux un grand personnage, ce qui commençait à en irriter certains.

L’ambiance était chaude, lourde, cet animal avançait difficilement et je devais lui parler pour le rassurer. Cet épisode reste pour moi la dernière vision salutaire et plénière de ma vie à Jérusalem et sur cette terre.

Cette foule bigarrée m’acclamait au milieu des murmures réprobateurs et des gestes hostiles. Je priais, je priais mon père du ciel, ses anges et tous les bienheureux pour qu’ils m’aident et me conduisent dans cette foule en liesse. Je sentais malgré tout l’angoisse me gagner. Mais j’avais à accomplir quelque chose de grandiose alors j’acceptais et allais vers mon destin. Amen.

Ton Saint Jésus Christ, Seigneur, Roi de l’univers visible et invisible.


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