Le Jeudi Saint selon Jean.

Publié le 21 mars 2008


Je suis Jean, "petit Jean", celui qui a donné son amour à Jésus dès le premier jour.

En ce jour où le Seigneur avait décidé que nous célèbrerions la Pâques en avance sur le calendrier, une certaine agitation et même inquiétude régnait au sein du groupe. La ville était en effervescence, les romains patrouillaient sans cesse dans toute la ville. Les abords du temple étaient noir de monde et l’on savait que ça et là dans la foule des espions du Sanhédrin s’étaient glissés.

Le maître n’était pas comme à l’accoutumé, lui toujours gai et souriant était tendu, préoccupé et à chaque fois que je lui demandais la raison de son trouble il me répondait : « l’agneau est toujours là où il doit être sacrifié. »

Cette tension rejaillissait sur l’ensemble du groupe, même Marie, la mère de Jésus, elle qui était toujours de toutes les activités était blême, en retrait et restait volontiers à l’écart. Pour ma part, j’étais mal à l’aise et cette fête de Pâques qui d’habitude depuis que nous connaissions Jésus était une grande fête où la joie éclatait s’annonçait lugubre.

Puis vint le soir. Jésus nous plaça avec soin autour de lui et les autres convives à proximité. Les femmes qui faisaient des aller et retour entre le lieu de préparation du repas et les convives participaient aux échanges par intermittence.

Au début du repas comme le veut la tradition juive Jésus a récité les prières remerciant Dieu d’avoir sorti le peuple du pays d’Egypte, puis comme il le faisait toujours il bénit le pain et nous le partagea pour que nous en prenions tous.

A un moment, je ma suis rendu compte que Judas n’était plus avec nous mais, sur le moment je n’y ai pas prêté attention. Vers la fin du repas, selon le rituel juif, Jésus a pris une coupe de vin qu’il bénit et nous la donna en disant : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » A cet instant je me suis demandé pourquoi en mémoire de Jésus qui était avec nous alors que ce geste nous le faisions toujours depuis la sortie d’Egypte. Le repas terminé, Jésus se leva et nous dit : « Sortons et allons prier car l’heure où le fils de l’homme doit être livré est proche. » Et, pendant que les femmes débarrassaient les restes du repas nous l’avons suivi jusqu’à Gethsémani où nous avions l’habitude de nous rendre lorsque nous étions à Jérusalem.

Voilà comment j’ai vécu cette journée, mais c’est bien plus tard après la résurrection que j’ai compris tout ce que j’ai vu, entendu et vécu pendant cette terrible journée où notre Seigneur allait passer de ce monde à son Père et où Il s’est donné aux hommes pour l’éternité entière. Amen.

"Petit Jean"


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