Visite de l’Eglise Saint Roch à Montpellier.

Publié le 14 décembre 2007, mise à jour le 18 décembre 2007


Le samedi 10 novembre , nous nous sommes retrouvés à Montpellier pour visiter la Basilique Notre Dame des Tables et l’Eglise Saint Roch.

Après l’historique de Notre Dame des Tables diffusé le 16 novembre, voici ci-après celui de l’Eglise Saint Roch (Place St Roch, dans l’Ecusson) et le récit de la vie de son Saint Patron : ROCH.

EGLISE SAINT ROCH :

Sa construction a débuté en 1862 sur les vestiges de l’ancienne église St Paul, elle suit la construction de la chapelle des Pénitents Blancs et précède celle de l’église Ste Anne. Cette église devait avoir de plus vastes proportions, mais elle resta inachevée. En l’an 2000, la ville de Montpellier a contribué à la restitution des chapelles latérales et à l’implantation de vitraux. On peut remarquer dans le choeur deux tableaux du XIXè qui évoquent des périodes de la vie de St Roch. La chapelle latérale de droite, dédiée à St Roch, abrite les reliques (Tibia, remis au 19ème siècle) de ce grand Saint Montpelliérain. Ce sanctuaire possède aussi le bâton de pèlerin de St Roch. La statue monumentale de St Roch, en marbre de Carare est l’oeuvre du sculpteur Auguste Baussan. On peut admirer en autre, deux magnifiques vitraux, originaires d’une autre église, représentant St Paul et St Roch ( ils ont été installé dans l’église lors de sa rénovation), ainsi que les statues de Jeanne d’Arc, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ou de Lisieux (2 statues), Saint Jude, St Antoine de Padoue, Sainte Rita entourée d’ex-voto, du Saint Curé d’Ars, St Expédit (qui n’existe pas dans la nomenclature des Saints !) Saint Joseph, Saint Paul, St Michel et la Chapelle de gauche dédiée à notre Sainte Mère : Immaculée Conception, Notre Dame de la Salette. Le sanctuaire St Roch se consacre, selon sa vocation pastorale, à l’accueil des pèlerins en chemin vers St Jacques de Compostelle ou vers Rome, en leur offrant un hébergement modeste, l’apposition du sceau du sanctuaire sur les crédenciales (carnet du pèlerin tamponné à chaque étape) des pèlerins de passage, la possibilité de rencontrer un prêtre et d’assister à la messe, la délivrance de la créanciale (ou crédenciales) à ceux qui se mettent en route. En 2006, c’est 444 pèlerins qui ont ainsi été accueillis gratuitement On peut remarquer l’augmentation considérable de pèlerins par rapport aux années 2005 : 346, et 2004 : 133.

L’église catholique romaine a consacré Roch de Montpellier Saint Patron protecteur et guérisseur des maladies contagieuses en raison de son charisme auprès des exclus de son temps : les pestiférés. Antérieurement à lui, c’était par l’intercession de St Sébastien que les malades de la peste adressaient leurs suppliques à Dieu. La Vierge a toujours eu une grande importance dans les secours pour les malheureux pestiférés.

Mais comment parler de ce sanctuaire, sans évoquer la vie de St Roch ?

SAINT ROCH DE MONTPELLIER :

Jean Roch de la Croix et sa femme Libère attendait depuis des années que leur bonheur soit couronné par la venue d’un enfant. Mais Dieu met leur patience à l’épreuve. Durant des années, dans la prière fervente par l’intercession de la Vierge Marie, en l’église Notre Dame des Tables, ils se préparent à l’évènement. Leur prière finit par toucher le coeur de Dieu et, vers 1350, Libère met au monde un bel enfant. Curieusement Roch porte sur la poitrine une marque rouge en forme de croix, présage d’une vocation particulière au dévouement et au sacrifice. Lors de l’épidémie de 1361, Roch, encore enfant, assiste à l’atroce hécatombe. Pendant des mois près de 500 personnes meurent chaque jour. En s’endormant le soir, Roch tourne son coeur vers Celui qui a dans ses yeux toute la Lumière du monde et lui dit : "Jésus, donne-moi la force, lorsque je serais un homme, d’affronter ce terrible fléau ! Je veux être médecin pour aller vers ceux que tout le monde fuit. Je les soignerai et, par ta grâce, ils seront guéris....". Son père, avant de mourir lui confie :"Roch, mon cher enfant mets toi au service du Christ ! Sois bon pour les pauvres, multiplie les aumônes, visite et soigne les malades, ce sont les frères de Jésus". Terrassé par une forte fièvre, Jean rend son âme à Dieu, suivi peu après par Libère. Pour Roch, âgé de 15 ans, c’est maintenant le passage à l’acte. Il lui faut entreprendre ce qu’il porte depuis si longtemps dans son coeur : servir ses frères souffrants, les soigner, prier pour eux. Puis Roch prend ses dispositions en vue du partage de ses biens. L’âme libérée des richesses de ce monde, il choisit d’aller louer Dieu à Rome, sur les tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. Après avoir obtenu les autorisations des autorités ecclésiastiques et civiles, arrive le jour de l’envoi du pèlerin, sanctifié par une bénédiction particulière de l’église ;
- Le prêtre consacre la besace
-  " le bourdon
-  " lui remet l’habit traditionnel du pèlerin "roumieu" : le chapeau rond à larges bords, droits et relevés, et la cape.

Avant de quitter Montpellier, Roch se rend à l’église NOTRE DAME DES TABLES, prier la Vierge Marie. Il se souvient que sa mère lui avait souvent raconté qu’avec son père, c’était devant la Mère de la Miséricorde qu’ils avaient demandé à Dieu un enfant... A elle encore aujourd’hui, Roch vient confier ses pèlerinages : celui de Rome et de toute sa vie. Sur son périple qui le conduit à Rome, il fait étape à Acquapendente, en Toscane fin Juillet. Cette région est alors ravagée par une terrible épidémie. Il se fait infirmier et serviteur de tous. Il prie et trace le signe de la croix en invoquant Dieu, Trinité Sainte, pour la guérison des malades Il reste trois mois dans cette ville jusqu’à ce qu’elle soit délivrée de l’épidémie. Mais, au lieu de se rendre à Rome, il se rend à Césène en Romagne. Là, il se fait à nouveau infirmier et consolateur des mourants. Après son passage, beaucoup sont guéris. Roch arrive à Rome au début de l’année 1368. L’ecclésiastique qui le reçoit lui demande sa prière afin d’être préservé de la peste. Roch l’assure de son intercession, s’avance, et pour le préserver de la contagion, trace le signe de la croix sur son front de prélat contrarié. Marque qui resta indélébile... Roch est reçu par le Pape Urbain V, lorsqu’il s’avance et s’agenouille devant le Pasteur Universel de l’Église, celui-ci plein d’admiration lui dira : "Il me semble que tu viens du Paradis". Roch va quitter Rome où il est resté 3 ans. Sur le chemin du retour, il passe par Rimini et retourne à Plaisance où sévit la peste. Il y soigne les malades atteints de cette maladie. Une nuit il fait un songe : une voix lui annonce qu’il va à son tour souffrir du mal contagieux. Il se réveille au matin, le corps en feu. La fièvre brûle sa peau et l’étreint férocement. Le haut de sa jambe le fait horriblement souffrir. Il se réfugie dans la forêt de Sarmatie et attend de rencontrer le Seigneur. Il fut nourrit dans cette forêt par un bon chien qui lui apportait chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, Gothard Pallastrelli, intrigué par le manège de son chien, le suivit en forêt et découvrit notre Saint blessé qu’il put ainsi secourir. Gothard, riche seigneur, voyant Roch vivre de ce qu’il enseigne désire lui aussi connaître la vie toute simple, toute sobre de pèlerin du Christ. Un jour que Gothard revient de la ville et regagne leur cabane dans la forêt, il entend une voix appeler : "Roch ! " La voix mystérieuse annonce au jeune malade qu’il est guéri et qu’il doit reprendre le chemin de sa patrie. C’est ainsi que Gothard découvre, enfin, le nom de celui qui avait désiré rester un pèlerin anonyme, un serviteur inutile. Le moment douloureux de la séparation approche, dans les yeux et le coeur de Roch rayonne la joie d’avoir été le témoin de la conversion de son bienfaiteur à la foi en l’unique Bon Pasteur. Miraculeusement guéri, Roch reprend sa marche en direction de l’Hérault. Mais ce sera en fait un chemin de croix vers le Ciel : de la souffrance vers la Vie, de la mort à la Résurrection.

Prisonnier des hommes, libre pour Dieu Traversant la Lombardie en direction de la province d’Angera, aux environs de Voghera, Roch est arrêté par des soldats qui le prennent pour un espion à la solde du Pape. Conduit devant le gouverneur pour être interrogé, il déclare être un humble serviteur de Jésus-Christ, et demande à ce titre qu’on le laisse passer son chemin. Cette réponse est jugée équivoque, il est jeté dans un cachot. Cette épreuve est un purgatoire où il va souffrir avec patience, dans l’abandon et la prière, les cinq dernières années de sa vie. Aussi Roch est-il le secours des prisonniers, des condamnés, des oubliés de ce monde. Car jamais le jeune montpelliérain n’a décliné sa véritable identité qui pourtant aurait pu le sauver : le gouverneur étant son oncle maternel ! Pressentant que le Ciel l’appelle à quitter la terre, pour le grand pèlerinage vers son seigneur, Roch fait demander un prêtre au gardien de la prison, pour recevoir le sacrement du pardon. L’Ange de Dieu qui le réconforte en ses derniers moments lui di : "Roch, humble et loyal serviteur de Jésus, je suis envoyé à toi de la part de Dieu le Père tout puissant, afin que tu lui présentes ton âme. Mais avant, fais lui une requête, car de lui tu obtiendras ce que tu demanderas" Roch demande alors que tous ceux qui au nom de Jésus et Marie, feront appel à son intercession, soient affranchis et délivrés de toutes maladies contagieuses. Le lendemain de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, soit le 16 AOÛT (vers 1379) Roch entre avec joie dans sa pâque éternelle. La veille, grâce à la croix rouge qui marque sa poitrine, son oncle - le gouverneur - et sa vieille grand-mère maternelle reconnaissent enfin l’illustre personnage dans l’anonyme prisonnier. Il fut enterré à Voghera. Ses reliques, gardées dans cette église, furent volées en 1485 par les vénitiens, dont la ville était sans cesse éprouvée par des épidémies de peste, et qui souhaitaient les posséder pour la protection de leur cité. Pour abriter ce précieux dépôt, Venise fait ériger un riche sanctuaire. Sous le pontificat de Grégoire XIII, Saint Roch est introduit dans le martyrologue romain à la date du 16 août. Il est alors fêté non seulement à Maguelonne - son évêché d’origine - mais jusqu’au Danemark. Enfin Urbain VIII approuve solennellement son culte le 26 octobre 1629. Une confrérie de Saint Roch fut établie en l’église Notre Dame des Tables en 1661. Lors de la peste à Marseille, en 1720, il se fit à Montpellier des "processions, prières et jeûnes" pendant deux mois, le tout placé sous l’intercession de Saint Roch.

AUJOURD’HUI, CHAQUE 16 AOÛT, LA PAROISSE SAINT ROCH DE MONTPELLIER FÊTE SON JEUNE PÈLERIN GUÉRISSEUR DANS UN GRAND ÉLAN DE FERVEUR POPULAIRE : MESSE CHANTEE, VÉNÉRATION ET PROCESSION DES RELIQUES A TRAVERS LA VILLE.

A bientôt, si vous le souhaitez, pour visiter avec nous d’autres lieux saints héraultais.


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